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Gaston y’a l’téléfon’ qui son’ (le paradoxe de la troisième oreille)

17 février 2010

Peut-on communiquer avec l’autre ?

Quand je me parle, je parle tout seul.

Quand je te parle, je ne parle pas tout seul mais je m’adresse à moi-même par ton intermédiaire. Je t’en remercie mais je ne communique toujours pas avec toi. 

 

 

 

Et tout est dit.

Donc tu te parles.

Et tu t’écoutes parler.

Et tu t’étonnes de ne pas entendre.

 

Entente.

Et tout est dit encore.

Je ne crois pas que la communication soit histoire de face à face, histoire de sourds ivre chacun de l’écho de ses propres clameurs, pas plus que je ne croie en un amour qui consiste à se regarder les yeux dans les yeux, noyé dans son propre reflet, noyé dans si peu d’eau pourtant à la surface du regard de « l’autre ».

 

Bien souvent nous confondons non seulement les actions, mais encore les directions. Et quand enfin l’on comprend qu’il est utile de se taire pour écouter, voilà qu’on n’écoute pas la bonne personne.

Si je ne sais me taire…

Si je sais me taire, et t’écoute parler, je me trompe de direction car alors je confonds écouter et entendre. Et l’oreille pleine de tes grognements je néglige de toi l’essentiel : le silence dans ta parole. Ainsi c’est quand je prétends être le plus attentif à toi que j’en suis le plus loin.

Si je puis me taire enfin, et m’écouter ! Ecouter seulement ce vide me remplir ne serait-ce qu’un instant ne serait-ce qu’un peu, là s’offre une présence, là tu prends corps et substance et là, je peux t’entendre. Je peux entendre de toi l’essentiel.

                                                                                        

 

Ce n’est pas attraper

Ni même toucher

C’est plus doux,

Se laisser toucher.

 

Ce n’est pas dévorer

Pas même goûter

C’est plus subtil,

Comme s’abandonner à une saveur…

 

Communiquer ?

C’est le temps où côte à côte, le regard dans une même direction, nous pouvons fermer les yeux et voir.

Ensemble.

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